Même dans des sociétés où il existe une longue tradition urbaine, le sens et les fondements de la Cité deviennent des thématiques de recherches qui mobilisent de plus en plus de chercheurs. Signification et pratiques de l’espace public, ouverture à l’interaction et au métissage culturel, degré d’acceptation de l’urbanité, orientation des politiques publiques sont des questions qui se posent jusque dans des lieux où une stabilité politique, économique et sociale certaine laissait augurer d’autres formes de débat. Dans ce contexte, une vision prospective (ultra) pessimiste conduit vers deux modèles négatifs de la ville du futur, Lagos et Los Angeles (ou plus généralement le modèle nord-américain dans son expression ultra-communautaire). C’est vers ce second modèle que se porte l’intérêt d’une majorité de chercheurs. Ceux-ci trouveront sur le site de la Radical Urban Theory un recueil de textes pertinents et corrosifs qui, surtout, appellent au débat, et laissent place à la critique.
« Le suburb comme sanctuaire doré ». C’est toute la logique de l’urbanité américaine qui est décortiquée et critiquée ici. Des fondements du communautarisme à l’impact sur l’environnement, de la complaisance du lobby politico-financier à l’irréversibilité probable du processus, ce site propose un recueil de 30 textes d’intensité variable (du témoignage autobiographique à l’analyse critique, en passant par un retour sur quelques événements majeurs de l’histoire urbaine américaine).
« Le culte du gâchis comme mode vie ». Le principal intérêt de ce site est qu’il n’est ouvertement pas PC (politiquement correct), ce qui est une pratique courante du chef de file de Rut, Mike Davis, connu pour ses écrits acides et brillants sur la société urbaine américaine, mais également décrié et souvent incompris lorsqu’il aborde l’impatiente hystérie de ses compatriotes face aux différents cataclysmes qui les menacent à court terme, que ce soient la pollution, la désertification, les incendies, tremblements de terre ou émeutes raciales.
« Barricader la ville, et nos esprits ». Ce site est à découvrir, contre toute attente, même si son approche purement textuelle est frustrante : on n’y trouve peu de liens, peu de cartes, de photos ou autres documents. Il est évident qu’il mérite un autre développement. De timides approches comparatistes laissent un peu d’espoir dans cette voie.