La notion de postmodernité est historiquement apparue pour exprimer l’essoufflement d’une vision triomphante de la modernité : celle qui, s’appuyant sur les découvertes scientifiques et les applications technologiques, devait conduire à un monde meilleur et maitrisé et dont le destin s’appelait progrès. Cet élan, qui a majoritairement animé nos sociétés pendant au moins deux siècles, bute depuis plus de trente ans contre les effets non désirés du développement, est confronté aux apories de certains taux de croissance et se heurte aux dégâts du progrès. D’où l’idée, défendue par certains, de la fin du cycle qui associait la rationalisation du monde et l’instrumentalisation du réel avec le progrès. Mais plutôt que d’adhérer à l’hypothèse d’une postmodernité qui n’est qu’une façon négative de définir le présent, on peut poser la question des formes que prend la modernité dès lors que celle-ci est questionnée dans ses limites, et garder l’idée de crise pour qualifier l’état de son acception réduite au modernisme. Reste alors l’immense travail de cerner une modernité désormais critique avec elle-même (réflexivité), approfondie (hypermodernité) et plurielle (dans ses formes).
À l’occasion du trentième anniversaire de la fondation du laboratoire SET, celui-ci invite les chercheurs à faire le point sur les figures utilisées pour saisir les spatialités liées au devenir de la modernité. Ce colloque se propose de mener une réflexion sur les transformations des rapports humains à l’espace et aux lieux, qui soit en mesure de montrer comment, dans différents champs qui intéressent la géographie et plus largement les sciences sociales, la modernité se réinvente.
L’appel à communications et les renseignements utiles sont disponibles sur le site de l’événement.
Illustration : Tony the Misfit, « Shadow (Blue)», 17.09.2007, Flickr, (licence Creative Commons).