Le passager, figure très riche dans l’espace des sociétés, est emblématique du monde contemporain. Nous proposons sur ce thème une expérience éditoriale avec Twitter comme support et cadre d’écriture. Le format est celui d’échanges alternés de tweets singuliers de 280 signes chacun.
Ce travail comporte soixante tweets, sans illustrations, sans liens hypertexte, sans abréviations (à l’exception parfois de « 1 » pour remplacer « un » ou « une »), sans réponses aux commentaires. Les dix premiers et les quatre derniers ont en effet été publiés sur le réseau social, les autres se sont faits dans un mode de dialogue « privé » en messages Twitter, mais toujours dans le même format.
Il ne s’agit surtout pas d’un thread (soit le fil d’un approfondissement construit généralement par le même auteur permettant d’aller au-delà des limites de caractères imposées par le réseau), mais d’une forme de ping-pong, non structuré a priori comme on peut le faire dans un article scientifique classique. Les contenus des tweets n’étaient donc pas concertés ou discutés en dehors de cette trame (et seul XB a profité une fois de l’opportunité de revenir sur la formulation d’un tweet avant la réponse suivante). Parfois, un des auteurs laissait volontairement une phrase non terminée, donnant la possibilité à l’autre de la prolonger et la réorienter à son gré. Alors le modèle pour cet exercice devenait moins le jeu de raquette (le ping-pong) que celui de l’improvisation.
C’est une recherche, dans une forme d’expression inédite, co-construite dans la continuité d’une conversation d’un genre particulier, qui n’avait pas d’autre ambition que de laisser ouverte la possibilité d’un échange construit au fil du clavier et dans la spontanéité de la réaction à une proposition. Nous avons d’ailleurs rapidement pu éprouver que chaque tweet reçu l’emportait sur la série (dont nous perdions peu à peu conscience), ce qui nous a conduit à privilégier l’interaction de proximité entre deux messages plus qu’à chercher la cohérence longitudinale de l’ensemble.
Démarrée début avril 2020, c’est-à-dire en pleine période de confinement, et achevée mi-juin, cette expérience a de fait intégré dans ses questionnements les enjeux de la période. Mais l’objectif principal est toujours resté d’interroger la figure du passager.
Voici donc les 10 premiers tweets « publics » :
XB -1- Selon une formule démocritéenne, notre Monde n’existe que parce que tout circule. “Rien du tout” devenu méga-opérateur mondial, un virus nous empêche désormais de passer le pas de notre porte. L’individu, de l’hyper-mobile à l’hyper-immobile ?
ML -2- Sans conteste, le Sars Cov 2 s’impose comme le grand “passager” du Monde en ce début d’année. Il traverse les corps, les frontières, les limites entre champs d’activités en apparence séparés. Sa mobilité pose problème, fait scandale et, paradoxe, elle nous assigne à résidence.
XB -3- La résidence comme lieu de résilience, la sédentarité comme sécurité et la mobilité comme danger. Pour l’habitant du Monde, faire sa demeure dans un périmètre restreint est 1 contrainte politique qui exacerbe les limites sociales d’un libre aller et venir. Inégalités passagères ?
ML -4- La résidence, lorsqu’elle devient citadelle enferme ; elle rassure, mais à quel prix ? Le : “halte-là-on-ne-passe-pas” s’impose comme fondement du social. Alors que la libre traversée des espaces de vie en commun relie (nous propose des liens activables), le confinement encapsule.
XB -5- Comme un retournement paradoxal, se retrancher dans un chez-soi, devenu cachette pour échapper à un virus, lui-même passager clandestin du Monde. Dedans-dehors. Et pour traverser encore, choisir, en chantant ou en applaudissant, les balcons et les fenêtres, plutôt que les portes.
ML -6- On se prend certes à croire qu’on serait solidaire en restant solitaire, comme le dit le philosophe Jean-Philippe Pierron. Mais si l’on est reclus, le dehors s’affaiblit. Peut-on encore “passer outre”, c’est-à-dire exister, alors que le mouvement physique est à ce point entravé?
XB -7- C’est l’aventure de robinsons domestiques. Postfaçant le Vendredi de Tournier, Deleuze interroge un monde insulaire, sans autrui. “Autrui, c’est l’expression d’un monde possible”. En chercher des substituts, c’est organiser une déviation spatiale de notre Monde, une robinsonnade.
ML -8- Quand Robinson (le livre) narrait 1 expérience limite qui montrait l’impasse de la vie déliée de tout, le confinement est notre condition ordinaire. Mais cela ne suffit pas à la rendre enviable : l’impasse consiste à “demeurer”. Or les passages imposent les mouvements des corps.
XB -9- L’ordinaire d’un dispositif qui affecte nos capacités à traverser renforce le repli sur les dimensions non matérielles du corps. Pour passer malgré tout, il se morcelle dans des mises en scène sociales distanciées. Les langages se réorganisent au risque d’un temporaire pérennisé.
ML -10- Cette réorganisation, ce bricolage plutôt, de dispositifs palliatifs, témoigne de ce qui nous fait défaut. Nous tentons de faire comme si. Mais je ne veux pas de cette parodie de vie sociale privée des spatialités. Alors j’ouvre la liste de ce qui manque : la coprésence, les…..
Puis les tweets suivants en conversation privée :
XB -11- kilomètres au-delà du premier. Non pas que la distance euclidienne soit une garantie d’altérité et de diversité. Mais la durée du déplacement physique et l’éloignement d’un chez-soi fixe exacerbe les facultés sensibles du passager et les correspondances avec le monde extérieur…
ML -12- , ce monde extérieur que je traverse et dont j’incorpore les caractères – car le monde laisse des traces en moi. Il me manque aussi la présence d’autrui dans les espaces ouverts, là où, en cheminant, on peut jouir de « liens d’indifférence » : on est avec d’autres, sans avoir à
XB -13- se soumettre à des régimes d’éloignement ou d’approchement. Le confinement long amène à (re)considérer la force des liens faibles et la faiblesse des liens forts dans la clôture des intérieurs. L’extérieur manque, mais surtout les alternances dedans-dehors, choisies et rythmées…
ML -14- , ces alternances qui donnent à la vie son « allure », son « style », qui composent une partition avec les blanches et les noires de nos passages, les croches des accélérations de nos mouvements, les soupirs de nos ralentissements. Oui la vie spatiale est une composition, où le corps
XB -15- passe sans (trop) se cogner, se cogne sans passer, chemine et franchit, parcourt et sillonne, traverse parfois, initialise, actualise et se souvient, glisse et se faufile, se rétracte et se contracte, s’arrête, recommence, se cache puis se découvre, ressent, s’expose et s’engage
ML -16- bref, « existe », si l’on se souvient de l’étymologie. Ex-sistere : sistere, se placer, se tenir ; ex, hors. Donc, se dé-placer. On ne peut être humain sur la terre sans placements et déplacements, sans ancrages et sans mouvements. On s’engage ici et on espère toujours l’ailleurs.
XB -17- On se réfugie dans la solitude et on regrette la multitude. On recherche l’engagement des praticiens du faire traversier en solitaire (sportif, scientifique, touristique…) quand même on connaît la valeur des formes collectives. Le passager, un solitaire qui déteste la solitude ?
ML -18- Oui, sans doute. Mais n’est-ce pas là une confirmation de la justesse de la formulation de Kant au sujet de l’insociable sociabilité et de sa transposition au champ spatial ? Je veux traverser, jouir du spectacle des mouvements d’autrui, tout en pestant de ne pas être tranquille.
XB -19- Il y a aussi mon héritage (génétique, familial, culturel et social…), mon bagage (objets et effets, connaissances et expériences, souvenirs, maladies et virus…) et mon paquetage (habits, nourritures, matériels…) qui m’aident à traverser le Monde et qu’éventuellement je partage…
ML -20- Cela fait peut-être beaucoup de mots en « age », au demeurant. Mais cette profusion de termes, notre souhait d’en inventer sans cesse, participe de la difficulté qu’il y a de cerner cette expérience du « passant considérable » qu’est l’être humain en société. Car le passage
XB -21- peut être abordé comme un rapport du soi au lieu. Il ne se limite pas en effet à des artefacts (zébras, chemins, traboules, aménagements de cols ou croisements…) ou à des politiques circulatoires. C’est la validation sociale des individus qui donne à cet entre-deux relationnel
ML -22- son expression corporelle, sa charge cognitive et affective, sa portée culturelle, sa dimension politique. Et cela parce qu’il faut réguler cet entre-deux ; cette interspatialité n’est pas spontanée, mais façonnée en situation par les habitus, les normations et les normes. S’il
XB -23- veut dire passage, le grec poros signifie aussi bien un chemin qu’un gué, tout ce qui permet de passer d’un en-deçà à un au-delà à travers cette ligne ou zone d’union et de séparation qui définit fondamentalement la plus primitive des situations humaines nous dit Chris Younès. Et
ML -24- il est vrai que, puisque l’être humain chaque jour de sa vie doit assurer ses places et définir les bonnes distances qu’il importe de conserver avec les autres humains, avec les non humains et avec les choses, la question de la limite et de son franchissement est primordiale.
XB -25- Si l’on reste dans l’étymologie, toujours éclairante, le passage fait d’ailleurs écho au latin tardif passare : passer, traverser. Mieux encore, la traversée renvoie à la racine indo-européenne « per », à travers, qui est celle du mot expérience, comme celle du grec « expeira »…
ML -26- Bref on le comprend, n’est-ce pas? Les mots nous mettent sur la voie (encore une métaphore spatiale!) du caractère fondamental de l’expérience du passage. Mais alors, laissons le champ sémantique pour approcher empiriquement ce qui nous a fait défaut lors du confinement. Creusons
XB -27- nos manques et nos peurs, nos envies et nos élans. Si on peut le vivre comme une rupture, le passage créé la continuité. Il nous a manqué la confiance pour « être » normalement. Les menaces individuelles ont permis d’intégrer une gestion au titre collectif. La continuité du Monde
ML -28- a été interrompue par le confinement. Non la continuité physiographique de l’étendue euclidienne, mais la continuité géographique, celle qui procède de la possibilité même du mouvement de passage, des compétences spatiales que cela implique, du vécu qui en résulte, du sens qui en
XB -29- découle ou qu’on veut bien lui donner. Mais, dans le fond, et si le grand confinement n’était pas au contraire une hypercontinuité, inscrite dans une hypernormalité ? Certes, certaines dimensions de l’espace public n’étaient plus là. La corporéité s’est exprimée d’autres façons.
ML -30- Toutefois, qu’est-ce qu’une corporéité rabattue et contrainte à ce point, sans possibilité de découverte, réduite à tourner dans le rond de la demeure (nous sommes devenus “demeurés”), soumise au contrôle administratif et même susceptible d’évaluation policière de sa légitimité?
XB -31- Au-delà du rond de la demeure, on a politiquement autorisé des cercles concentriques et imposé des échelles, 1km, 100km, nouvelles et inconnues. L’une ne correspond pas au local ou au voisinage, l’autre n’épouse pas le régional. C’est 1 accès inédit au proche, non un enfermement.
ML -32- On peut bien sûr avoir une telle approche positive de la contrainte du confinement. Chacun a su jouer de la contrainte créatrice? Néanmoins, construire une spatialité sur la défection est moins dynamique que si la variété des possibles(cela même qui fonde l’urbanité) est grande.
XB -33- Mais le bilan net des possibles, certes sans certaines formes de co-présence, est-il à ce point tributaire des superficies d’exercice ? L’individu mobile n’a pas besoin de bouger pour accéder au Monde. Faire défection c’est aussi ne pas être là où, ni tout à fait comment attendu.
ML -34- Non Xavier, je ne peux pas laisser “passer” une de tes phrases. Accéder au monde implique le mouvement corporel, sauf à entrer dans une métaphysique de la pensée omnisciente ou une allégorie de la technologie numérique substitutive de l’expérience du dehors et de l’altérité.
XB -35- Ne passons pas en effet Michel. Il n’y a pas eu substitution, mais plutôt une suspension. La co-présence, la mobilité et la télé-communication ne sont pas forcément toutes occupées ni autant mobilisées simultanément. Les référents corporels d’avant et d’après ont été là pendant.
ML -36- Admettons et tentons alors de considérer le confinement dans ce qu’il apporte de positif à la connaissance de la spatialité. 1. Il démontre par l’absurde de l’immobilisation collective forcée notre lien aux liens de passages effectifs. 2. Il souligne que la mobilité nous édifie.3
XB -37- La suspension spatiale est en soi une expérience d’un dehors recomposé et d’une altérité à l’ordinaire. 4. Une telle mondialité et une telle contemporanéité sont possibles par intégration individuelle. 5. La co-présence et la multisensorialité sont des essentiels pour le passager
ML -38- Hum, je me demande si l’on ne devrait pas revenir sur cette histoire de suspension spatiale ; je bloque sur cette phrase 3, comme dans une improvisation quand un des musiciens ne saisit pas l’intention d’une invitation à se lancer. Je ne suis pas sûr de te comprendre ; je bloque.
XB -39- Le confinement me semble pouvoir être appréhendé comme 1 moment de passage, dans une continuité. En ce sens, plutôt qu’un espace suspendu, 1 freeze massif synonyme d’arrêt et d’interruption, c’est un espace en suspension, avec un changement de référentiels dans 1 temps parallèle.
ML -40- Ah mais je ne pense pas que l’espace puisse être en suspension, ou en suspens (pas plus que le temps), car il est un support de la vie. En revanche, la spatialité peut l’être et cela le confinement l’a montré, d’accord, en restreignant les passages et en nous forçant à innover.
XB -41- Il me semble qu’un des paradoxes de cette séquence est l’importance exceptionnelle de l’ordinaire dans la spatialité, 1 hyper-ordinaire fondé sur 1 sur-appropriation de l’espace domestique, 1 sur-stimulation des sens courants et 1 sur-valorisation des environnements du quotidien.
ML -42- Là je suis d’accord. Le confinement fut révélateur de ce que la spatialité carbure à l’ordinaire — c’est une constante. Même si nous avons tendance à “l’héroïser” dans les récits que nous en faisons, elle est en vérité une trame de routines qui nous étayent, nous soutiennent.
XB -43- Cette trame est essentielle pour les individus mobiles, à qui elle sert pour composer leurs actes dans l’espace des sociétés. Si le confinement a réduit les combinaisons possibles, le passage restait possible. Et pas seulement grâce au « passe » qu’était la déclaration de sortie.
ML -44- Possible donc, mais amoindri, car limité, excessivement cadré. Un passage sous condition, contraint, contrôlé. Alors oui, bien sûr, l’invention du quotidien a toujours eu cours, on a (re)découvert des espaces proches, joué des porosités du voisinage, profité des plaisirs de ce qu
XB -45- e font, montrent et racontent les autres passagers. Il y a dans la rencontre et le partage une finalité possible pour le passager. Passer est en ce sens un potentiel d’interspatialité, un cadre relationnel qui produit des conditions transactionnelles au lieu… Quid du véhicule ?
ML -46- A cette question, 1 première réponse fuse : le véhicule principal, essentiel, existentiel du passage c’est le corps, à partir duquel on étalonne toute métrique spatiale et temporelle, cet organisme sensoriel et pensant qu’on engage dans l’expérience du passage et de l’habitation.
XB -47- Cet engagement fondamental s’accompagne parfois de formes de délégation des fonctions du mouvement. On devient alors le « passager de » et la conduite du passage devient la responsabilité d’un guide ou d’un équipage. Mais ce n’est pas une procuration pour habiter, on reste actif.
ML -48- Ainsi les capsules de mobilités (cabine d’aéronef, wagon, voiture partagée, bus, navire) sont de véritables lieux-mouvements, où l’on est à la fois passager et passant. Et l’on y lance des inter-spatialités, on y assure des transactions, des jeux de langage. Seul, en auto, est-ce
XB -49- qu’on ne serait pas dans une forme de confinement mobile, pis, un enfermement ? Et n’oublions pas non plus les passagers clandestins qui, dans une spatialité commune, développent des modes d’habiter parallèles. Comme le passeur, ils inscrivent leurs mobilités dans un illicite ou
ML -50- du moins dans un plan d’informalité qui n’est pas, pour autant, sans régularités, ni règles. Un migrant, un réfugié doit sa survie et la réalisation de son objectif à sa maîtrise des codes et compétences de procédures spatiales ad hoc au sein du champ des passage(r)s clandestins.
XB -51- La situation de free-rider est souvent associée à un problème économique qui renvoie aux bénéficiaires d’un service sans contreparties. Mais le statut, lui, renvoie en fait à une demande d’intégration spatiale, tandis que les conditions sont celles d’une exacerbation des risques.
ML -52- Au demeurant, ne pourrait-on poser l’idée que le mouvement, le passage est une manifestation de la volonté de s’inscrire dans la cohabitation. Le passager n’évite pas autrui, il réclame le partage de l’espace de vie, il refuse la privatisation, le pré carré, le club réservé. Donc
XB -53- , il ou elle habite l’espace des sociétés dans une combinaison de coopération et de concurrence, soit une coopétition. On est toujours le passager de quelque chose ou/et de quelqu’un. S’entourer de, c’est s’élever pour avancer et un progrès possible. L’ensemble des faire spatiaux
ML -54- des individus, chacun poursuivant sa ligne d’intentionnalité, se trament en 1 rhizome changeant d’une infinie complexité. Les lieux où se croisent les “passants considérables” que nous sommes tous, sont comme des plexus des espaces, supports pour de nouvelles aventures de l’acte.
XB -55- La passagibilité est en ce sens 1 régime de métrise. L’ensemble des règles et des facteurs qui permettent l’actualisation de la mise en tension spatiale, dont la continuité des services et leur accessibilité, en sont le fondement.Mais surtout la manière dont l’urbanité est gérée.
ML -56- Bref, malgré nos différences d’approche et de mises en mots, nous nous rejoignons dans l’idée que le passage (l’acte, plus que l’espace) est 1 motif fondamental de la spatialité humaine et le passager 1 personnage majeur des sociétés contemporaines qu’on peut donc dire passantes.
Voici enfin les quatre derniers tweets, « publics » :
XB -57- L’expression « je ne fais que passer » tendrait pourtant à banaliser cet acte pris isolément. Comme s’il fallait le combiner à autre chose, l’associer à 1 itinéraire (« par là ») ou à 1 lieu (« ici »). Mais quelles que soient les configurations spatiales, passer n’est pas anodin.
ML -58- Cela demande même de solides “compétences élémentaires de spatialité”, afin de composer le passage, qui n’est pas un mouvement simple : il faut en permanence gérer et anticiper les distances relatives que le passant entretient avec les autres, comme avec les obstacles matériels.
XB -59- Avant, in media res ou/et a posteriori, le verbe interroge, actionne et raconte. Passer, dépasser, outrepasser, surpasser ou même trépasser disent des spatialités…Traverser est là une forme d’habiter, l’organisation d’un passage qui donne sens, après coup, à un espace référent.
ML -60- Xavier, on pourrait même se demander si l’habitation (l’activité qui consiste à habiter, avec tous les savoirs, les technologies, les imaginations que cela implique) n’est pas structurée comme 1 passage — car l’existence, si elle se déroule avec le temps se déploie avec l’espace.