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Serendipity.

L’échelonnage intégral, ou l’avènement du cartographe paparazzi.

http://www.zoomify.com/flash/demoPopUp.asp

Image1La cartographie est de plus en plus présente sur internet. De cette tendance, nous analysons ici un aspect double : la mise à disposition d’outils qui permettent de faire varier l’échelle des cartes à la manière d’un zoom, et le couplage de cette fonction d’affichage avec la banalisation de l’image satellitale, complétant ou se substituant à la carte « classique ». Le fleuron de cette évolution médiatique est proposé par le système d’affichage Zoomify (zoomify.com), ici pris en exemple au travers d’une image satellitale de la ville de Paris. Le couplage entre carte et image « zommable » trouve par ailleurs une application dès aujourd’hui sur des sites de localisation comme mappy.com ou GoogleMaps.

[1] ne sert à distinguer les échelles d’affichage.

Je propose alors que l’échelle de l’image satellitale soit ainsi dite « échelle intégrale ». Contrairement à d’autres représentations de l’espace des sociétés, comme les cartes au sens classique du terme, dont la représentation des objets répond à une gamme d’échelles choisies, l’image satellitale figure l’espace par l’intermédiaire de pixels (« picture elements »), et les objets apparaissent au lecteur suivant l’échelle d’affichage en fonction de l’idée qu’il se fait de ce qu’il voit.

La seconde machine à fabriquer de l’échelle cartographique concerne l’échelle globale de la carte, ou de l’image cartographique. Il s’agit, pour une taille de document donnée, d’un cadrage particulier qui sélectionne une portion de l’étendue nécessaire et suffisante dans le cadre de la problématique ayant motivé le recours à la carte. C’est sur ce paramètre que Zoomify permet de jouer très librement, c’est-à-dire en s’approchant au plus près du cadrage utile plutôt que de s’en remettre aux cadrages standard et au cortège des échelles instituées correspondantes.

Je propose de nommer cette démarche « l’échelonnage », qui correspond plus généralement au fait de choisir le cadre d’un problème géographique de façon à ce que les objets spatiaux qui concourent au problème constituent ensemble un objet singulier (ex : La ville de Paris pour une problématique portant sur le centre de la région parisienne).

Ainsi, la combinaison de l’échelle intégrale et de l’échelonnage libre ouvre la cartographie à de nouveaux horizons, à une meilleure prise en compte des espaces individuels, et donc à de nouveaux acteurs-cartographes. Par la même occasion, la cartographie se trouve en meilleure position pour appréhender les problématiques de l’espace urbain, qui requièrent le plus souvent de confronter de nombreuses échelles.

Un jour, bientôt, les outils d’affichage informatique d’images cartographiques permettront à tout un chacun de « zoomer » de l’espace-monde à la fenêtre de son salon, plongée vertigineuse joignant les deux bornes scalaires de l’espace humain. Jouant avec l’échelle pour l’abolir d’une certaine manière, l’individu usera alors de la cartographie pour construire du regard la société-monde.

Abstract

La cartographie est de plus en plus présente sur internet. De cette tendance, nous analysons ici un aspect double : la mise à disposition d’outils qui permettent de faire varier l’échelle des cartes à la manière d’un zoom, et le couplage de cette fonction d’affichage avec la banalisation de l’image satellitale, complétant ou se substituant ...

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Notes

[1] Par exemple, la division par deux de la largeur de l’image s’opère en combinant les couleurs de quatre pixels pour n’en produire qu’un seul. Ce principe est dans la pratique mis en œuvre par des algorithmes complexes quant à la combinaison des pixels.

Authors

Patrick Poncet

Chercheur en sciences sociales, membre de l’équipe Mobilités, Itinéraires, Territoires (Paris 7) et du réseau VillEurope. Spécialisé dans l’étude de l’espace des sociétés, il est l’auteur d’une thèse intitulée L’Australie du tourisme ou la société de conservation, à propos des configurations et des processus géographiques de la conservation. Il est actuellement Ater à l’Université de Rennes 2 en géographie.

Partnership

Serendipity.

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