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Serendipity.

Contexte.

Notion du glossaire relatif à la recherche INEDUC.

Illustration : Dan Perl, « Out of Context », 05.07.2014, Flickr (licence Creative Commons).

De janvier 2012 à octobre 2015, l’Unité Mixte de Recherche CNRS 6590 « Espaces et Sociétés » (ESO), le Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) accompagné de la Plateforme Universitaire des Données de Caen (PUDC), le Groupement d’Intérêt Scientifique Môle Armoricain de Recherche sur la SOciété de l’Information et les Usages d’INternet (M@rsouin), le Centre de Recherche sur l’Éducation les Apprentissages et la Didactique (CREAD) et le Pôle Régional de Recherche et d’Étude pour la Formation et l’Action Sociale (PREFAS) – en tant que prestataire – ont été partenaires d’un programme, financé par l’Agence Nationale de la Recherche, sur les inégalités éducatives et la construction des parcours des 11-15 ans dans leurs espaces de vie (acronyme INEDUC) [1]. Une telle combinaison de partenaires, en grande partie inédite, posait l’enjeu d’une véritable collaboration scientifique, afin d’éviter la fragmentation des analyses selon les thématiques, les disciplines, les sites institutionnels, voire selon chacun des chercheurs concernés, ou alors l’imposition d’un leadership non négocié. L’état de l’art préalable à la soumission du projet a ainsi été complété par un glossaire dans lequel chacun pouvait retrouver son fil directeur à chaque moment de l’immersion dans le travail de terrain.

Le glossaire relatif à la recherche INEDUC a vu le jour après une année de travail collectif [2]. Les notions et les concepts qui suivent ont été définis : Adolescent, Contexte, Éducation, Empowerment, Environnement numérique, Inégalités, Institutions scolaires, Justice spatiale, Loisirs, Mobilité/Déplacement, Orientation, Parcours, Politiques scolaires / Politiques éducatives, Pratique, Projet (d’orientation), Ressources, Réussite (scolaire/éducative), Socialisation, Stratégies familiales d’éducation, Temps libre, Usage.

Une fois le programme « Inégalités éducatives et la construction des parcours des 11-15 ans dans leurs espaces de vie » terminé (en 2015), une partie de l’équipe [3] a décidé de réactualiser cinq définitions (Empowerment [4], Inégalités [5], Loisirs [6], Mobilité [7] et Usage [8]) et de réinterroger la pertinence de cet outil « glossaire » dans le dispositif méthodologique de la recherche.

Définition :

Le contexte [9] est, selon Michel Lussault, un « ensemble des circonstances au sein desquelles s’insère un fait. Spécialement en géographie : ensemble des conditions de possibilité pour qu’une réalité spatiale advienne » (Lussault 2013, p. 228). Dans le registre des conditions rendant impossible un phénomène, comme une poursuite d’études après le bac, on peut citer l’exemple d’une offre de formation très éloignéedu domicile du bachelier.

Avec les contingences, le contexte fait partie des éléments pris en compte par toute démarche scientifique pour la recherche des causalités relatives à un phénomène, à savoir l’organisation des faits en vue de leur donner du sens (Grataloup 2004).

En matière d’analyse de faits sociaux localisés dans l’espace, comme la scolarisation d’un adolescent dans un collège donné, ou son décrochage scolaire, le contexte de ce fait social est à la fois géographique (centre ou périphérie, urbain-périurbain-rural), démographique (zone d’exode rural ou terre d’immigration massive, etc.), sociologique (classes paupérisées, moyennes ou aisées), économique (bassin industriel en reconversion ou technopole, métropole), religieux (fief protestant ou catholique, musulman), et politique (exemple du collège unique ou du mot d’ordre de 80% d’une classe d’âge au bac et 100% au niveau CAP-BEP). Ce n’est donc pas la même chose d’être collégien à Maripasoula, au bord d’un fleuve, en Guyane, qu’au cœur du 5e arrondissement de Paris au pied du Panthéon, ou dans une commune touristique comme Deauville sur la côte normande.

Le contexte de la scolarisation, des parcours de formation et d’insertion professionnelle des jeunes recouvre à la fois des inégalités de composition sociale de leurs lieux de vie (de répartition de richesses) et de leurs lieux de scolarisation. De même, la part des habitants sans diplôme par commune varie en France, dans les mêmes proportions, entre certaines communes proches de Versailles dans les Yvelines et d’autres situées en Guyane. Le contexte recouvre aussi des inégalités de densité d’offre de formation, de structures sportives et culturelles, et des inégalités en matière de densité des réseaux de transport.

Toutes ces disparités sont autant d’inégalités d’accès à une ressource. D’autres inégalités relèvent du fonctionnement du système éducatif lui même (nombre, âge, statut et niveau de diplôme des enseignants, par exemple) et de décisions prises sous contrainte par les collectivités territoriales en charge des établissements scolaires.

Les perceptions et les représentations de ce contexte varient chez chaque individu et chaque famille, en fonction de leur histoire et de leur espace vécu. Ces « représentations du monde » font aussi partie du contexte.

Abstract

De janvier 2012 à octobre 2015, l’Unité Mixte de Recherche CNRS 6590 « Espaces et Sociétés » (ESO), le Centre d’Études et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ) accompagné de la Plateforme Universitaire des Données de Caen (PUDC), le Groupement d’Intérêt Scientifique Môle Armoricain de Recherche sur la SOciété de l’Information et les Usages d’INternet (M@rsouin), le ...

Bibliography

Brunet, Roger, Robert Ferras et Hervé Théry. 1992. Les mots de la géographie. Dictionnaire critique. Paris : La Documentation Française.

Grataloup, Christian. 2004. « Causalité. » Hypergéo, Spatialité des sociétés.

Lussault, Michel. 2013. « Contexte » in Lévy, Jacques et Michel Lussault (dirs). Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, p. 228-229.Paris : Belin.

Notes

[1] Olivier David a piloté ce programme

[2] Ont participé à ce collectif Magali Hardouin, en tant queresponsable de la tâche du glossaire, Gérard Boudesseul, Patrice Caro, Isabelle Danic, Olivier David, Christophe Guibert, Lionel Guillemot, Régis Keerle, Mickaël Le Mentec, Agnès Grimault-Leprince, Pierre Merle, Céline Piquée, Pascal Plantard, Louisa Plouchart-Even, Rémi Rouault, Marc Rouzeau, Eugénie Terrier et Céline Vivent.

[3] Magali Hardouin en tant que coordinatrice, Gérard Boudesseul, Isabelle Danic, Olivier David, Barbara Fontar, Christophe Guibert, Lionel Guillemot, Régis Keerle, Mickaël LeMentec, Pascal Plantard, Louisa Plouchart-Even et Jean-François Thémines.

[4] La définition « Empowerment » a été retravaillée par Mickael Le Mentec.

[5] La définition « Inégalités » a été retravaillée par Gérard Boudesseul, Isabelle Danic,Régis Keerle et Louisa Plouchart.

[6] La définition « Loisirs » a été retravaillée par Barbara Fontar et Christophe Guibert.

[7] La définition « Mobilité » a été retravaillée par Christophe Guibert et Lionel Guillemot.

[8] La définition « Usage » a été retravaillée par Barbara Fontar et Pascal Plantard.

[9] Suite à la lecture par le Comité de rédaction de la revue, le paragraphe suivant, qui était présent dans la définition initiale, a été enlevé par le groupe INEDUC : « On gagne en général, en géographie, à employer plutôt milieu ou environnement » (Brunet, Ferras et Théry 1992, p. 115). Il n’y a donc pas consensus à ce sujet dans la communauté des géographes, certains récusent même l’usage des termes de milieu et environnement au sujet du contexte.

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Serendipity.

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