Tim Burton, cinéaste ayant navigué entre les pôles indépendant et mainstream (notamment l’alliance très médiatisée avec les studios Disney) a été à l’origine d’une esthétique qui devait renouveler durablement le genre de l’horreur et l’iconographie enfantine, s’inscrivant systématiquement au confluent entre le film d’horreur et l’imaginaire enfantin.
Le colloque vise à cerner l’ambivalence présente dès l’origine dans l’œuvre du cinéaste, en le situant d’emblée à la croisée de plusieurs genres et de plusieurs destinations apparemment contradictoires. D’une part, une dimension horrifique, ou du moins inquiétante (le cinéaste a participé à ses débuts à la célèbre série Alfred Hitchcock présente) l’inscrivant dans la lignée parfois sanglante, occasionnellement violente et souvent perturbante, des grands maîtres de l’horreur. La fascination pour les représentations macabres, pour les manifestations corporelles inquiétantes, la problématique de la monstruosité : autant d’éléments présents dès l’origine, souvent associés à une forme d’humour macabre récurrent, qui ont contribué à construire une atmosphère noire, portée par un imaginaire foisonnant qui deviendra la marque de fabrique de Burton. D’autre part, une volonté revendiquée de s’adresser aux enfants et de s’emparer des monuments de la littérature enfantine en y incorporant des éléments de son esthétique macabre.
C’est cette ambivalence fondamentale que le colloque tentera d’examiner plus en détail, sur les plans thématiques, techniques et économiques. Plus généralement, le colloque sera donc l’occasion, par-delà le « cas » Tim Burton, de s’interroger sur l’ambiguïté culturelle plus large traversant la culture et les œuvres destinées aux enfants, et de creuser la question de l’imaginaire enfantin à travers une analyse des références de Burton.
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Illustration : Mattheweb, « Tim Burton », 12.11.2009, Flickr, (licence Creative Commons).