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Sérendipité.

Une brève histoire de temps

Météo, langages et messages

Cet article est proposé par le rhizome Chôros.

Front froid sur l’Atlantique (© OL, février 2017)

Aujourd’hui bien encadré par deux clips publicitaires bien clinquants, le bulletin météo est l’une des émissions les plus populaires des télévisions. Malgré la concurrence des applications pour smartphones, elle reste l’une de celle qui mobilise le plus, si ce n’est le mieux, la précieuse et très volatile économie de l’attention (Schmid 2009) télévisuelle. Et qui, peut-être, est au centre d’une bataille entre les chaînes pour l’accès au journal d’informations, avant lui, et aux programmes de début de soirée, après lui.

Tenez, en ce mercredi commémoratif du 11 novembre 2020, juste avant le 20 heures de France 2 – signalant au passage que les bulletins météorologiques ont largement partie liée avec l’existence de puissants media nationaux – un singulier rite vespéral se répète, avec une rigueur toute métronomique. Ambiance : quelques photographies introduisent le propos. Fait-il « beau » ou pas ? Qu’à cela ne tienne. Défilent dans ce cas des images de la France éternelle, celles, enflammées d’un ciel de campagne, vide de préférence, et d’un littoral gorgé de rougeurs, soleil couchant s’il se peut, en l’occurrence celui de Saint–Adresse (rien n’est dit ici sur la température de la mer).

Coucou de théâtre et mise en scène millimétrée : revoilà Chloé Nabédian. Cette semaine, c’est elle qui fait office de vestale. Détendue, légère comme une bonne fée, assurée dans sa diction, d’un pas tranquille, elle s’invite dans l’écran. Sans plus attendre, elle commente. Toute jaune, la France est bien visible sur la carte. Au-delà de frontières qu’on ne peut manquer, le voisinage n’est que bleu pâle. Plus vif, un autre bleu dessine le cortège des perturbations (immédiatement, le mot installe une duplicité avec les habitués–initiés du bulletin : une perturbation, alors oui, bien sûr…) qui défilent, inévitables anonymes, dans le dos de la dame. Ce soir-là, pas d’inquiétudes. Grâce à l’anticyclone (nouveau clin d’œil aux sachants, bien qu’ils soient désormais privés des lignes isobariques qui faisaient les zébrures contorsionnistes des bulletins d’antan) centré sur l’Europe centrale mais qui s’étend jusqu’à l’Espagne, les turbulences seront peu actives. Ouf ! Une nouvelle carte le confirme : l’alternance de jaune (NDLR : le jaune, c’est donc le temps ensoleillé et l’on comprend alors pourquoi la couleur a été choisie pour teinter la douce France) et de gris (NDLR : le gris, c’est sombre, comme les nuages) qui marque les passages clairs et pluvieux, ne laisse pas de place aux doutes. Il y aura bien un peu de vent çà et là (quelques flèches indiquent l’orientation, soutenues par un nombre qui en précise la vitesse), mais les nuages sont franchement plus grisâtres que gris, ce qui suggère que les pluies seront peu abondantes. Bref, le tout inspire une assez douce quiétude de journée d’automne.

Rassurés, les esprits sont prêts pour la suite. Entre ici carte des températures du jour ! Encore du jaune (pour les plus « douces ») et du bleu (pour les plus « fraîches ») : bon sang mais c’est bien sûr ! La palette des couleurs rejoint celle des degrés Celsius (NDLR : on se croirait dans le livre que le géomorphologue Georges Chabot publia sur la France  (Chabot 1969), avec ses vaches, ses usines, et tout ce qui fait le charme d’une cartographie hors d’âge). Dans sa grandeur, se découvre ainsi sa Majesté Le-temps-qu’il-fera-demain. Demain matin et, logiquement, demain après-midi. Il se pourrait tout de même qu’il pleuve, dans le Nord du pays… On a à peine le temps de s’y préparer, qu’arrive une nouvelle carte, celle du ciel et de ses mouvements. Cette fois la vue est plus large, moins précise dans ses contours. Entre Atlantique Nord et Europe de l’Ouest, voici les imposantes masses d’air dans leur magistral mouvement vers l’Est. Du chaud (en rouge), du froid (en bleu). Toujours aussi souples, elles grossissent ici, maigrissent là, poursuivant leur marche ondulatoire. La clé de demain serait-elle dans les vents d’aujourd’hui ? Après le temps qu’il fait, pas si compliqué que cela à prévoir, voici le temps qu’il fera : jeudi, vendredi… et puis samedi, dimanche. Cela ne fait pas loin de cinq jours, horizon raisonnable des prévisions depuis 1996.

C’est donc à ce moment où le plus grand nombre pense tout savoir que l’émission choisit son rappel : la France, c’est aussi l’Outre-Mer, avec son lot de froidure – Saint-Pierre-et-Miquelon – et d’évasions tropicales – de la Guyane aux Antilles à la Polynésie en passant par la Réunion. Rien sur Kerguelen ou Terre Adélie, mais peut-être n’ont-ils pas la télévision ? À quelques exceptions près donc, tour du monde et changements de décors s’enchaînent plus vite qu’on ne peut en profiter. Pas vraiment le temps de rêver que, déjà, interrompant le sourire d’aurore de la présentatrice, s’enchaînent les dieux publicitaires qui achèvent le cérémonial. La fin du feuilleton est aussi brutale que son début. Il faudra attendre le suivant, postérieur au journal, pour avoir l’information qui manque encore : demain, c’est la Saint Christian, le soleil déconfine les poules à 07 heures 55 et les bouclent à 17 heures 13, pas une de plus, pas une de moins. En trois minutes, tout est dit !

Mais tout l’est-il vraiment ? Et si, entre les mots et les images, s’étaient glissées quelques bribes de discours qui feraient de ces bulletins autre chose qu’une simple récitation, comme le spectacle banalement grandiose des quotidiens des habitants et habitantes ?

Largement éprouvée et reproduite dans chaque pays ou région, même si chaque chaîne de télévision y met sa propre touche, la formule est ancienne. En France, le premier bulletin météorologique est présenté le 17 décembre 1946. Paul Douchy, prévisionniste à la « Météorologie nationale » [1](qui deviendra « Météo-France en 1994) en est le premier présentateur. D’abord hebdomadaire, puis bi-hebdomadaire, le bulletin devient quotidien en 1958. En cela, la France suit les États-Unis, qui commencent à diffuser la météorologie au début des années 1940. Le Canada embraye en 1952 et la Grande-Bretagne en 1954. Au fur et à mesure, vont apparaître des bulletins spécialisés à l’adresse des marins et des agriculteurs, plus tard des touristes, partis sur les plages ou à la montagne.

L’histoire de cette émission est ainsi celle des relations entre description, prévision et explication, comme le montre Geoffrey Guérinot. D’abord présentés par des spécialistes aux savoirs solides mais un peu tristement techniques tout de même, les bulletins évoluent vers des formules à la fois plus ludiques et plus accessibles. Plus personnalisées aussi, en particulier à partir du moment où Jacqueline Baudrier, au début des années 1970, demande à des journalistes, encore sélectionnés par la Météorologie nationale, de présenter le bulletin. C’est ainsi que de rayonnantes personnalités vont s’imposer et devenir, selon les cas, « Miss » ou « Monsieur Météo ». Pour autant, la rigueur est de mise, même si, dans les représentations courantes, elle n’est peut-être pas toujours au-rendez-vous. Le chanteur Carlos s’en fait du reste l’écho en 1974, raillant les prédictions approximatives de ces « Señors Météo » granguignolesques. L’époque n’était-elle pas encore aux discours plus prédictifs que prévisionnistes ? De fait, même si les voix sont chaleureusement familières – celle d’Albert Simon, par exemple, incontournable Monsieur Météo d’Europe n°1 entre 1958 et 1986, les annonces, les siennes en particulier, sont parfois… surréalistes. Tel est le temps des oracles de la grenouille tout autant que de Madame Soleil. Avec le temps, la raison l’emporte et les démarches scientifiques prennent le dessus. Au XXIe siècle, le vocabulaire, toujours assez simple mais savamment choisi, initie à une science du temps qu’illustrent brillamment les images qui défilent à l’écran. Intuitivement, elles parlent au plus grand nombre et, ce faisant, les mécanismes aérodynamiques les plus invisibles n’ont plus de secrets. Tout le monde l’a bien compris : la prévision n’est plus magie, – la Pythie peut bien ravaler son baratin – mais savoirs et technologies mises en images. Car la météorologie est une science exacte et précise, garantie par sa prédictibilité.

Parallèlement, une autre évolution est celle des modes de communication. Avec le journaliste Alain Gillot-Pétré, présentateur de plus de 9000 bulletins, et ce jusqu’à son décès en 1999, le ton change. Explorant le champ humoristique, il insiste aussi pour faire évoluer les illustrations, introduisant alors les images satellites et privilégiant les animations et le mouvement. Désormais donc, à la croisée des savoirs, des techniques et de la communication audiovisuelle, se situe la figure du présentateur ou de la présentatrice. C’est elle qui porte la liaison entre « image technique rationnelle » et « représentation sensible du temps prévue ». De jour en jour, il ou elle acquiert une imposante notoriété qui, à l’occasion, se traduit par la Une des journaux de la presse people. Qui, dans la France vieillissante, celle qui regarde la télé depuis toujours et continue imperturbablement de le faire, n’a jamais entendu parler d’Évelyne Dhéliat, Louis Bodin ou Laurent Chabrol ? Instituteurs de la prévision météorologique, ils personnifient sa pédagogie, figures d’une médiation entre des arsenaux et des méthodes scientifiques complexes et les questions les plus communément partagées : ni plus, ni moins, le temps qu’il fera.

Avec sa notoriété, leur figure prend aussi une forme de valeur que pourrait bien renforcer encore l’extraction des années 1987-1988 du bulletin météorologique de son cadre initial, le journal d’informations. Émission à part, autonome, le bulletin ne jouerait-il pas un double rôle ? Celui d’une émission courte mais très vue, entre laquelle peuvent s’immiscer quelques publicités particulièrement rentables ? Celui d’une solution de continuité, faisant le lien entre ce qui précède et ce qui suit, au fond une forme de fidélisateur, si ce n’est de capteurs, des téléspectateurs. Alors, bien sûr, les bulletins météorologiques réfléchissent les évolutions des relations entre savoirs, techniques et communication. Mais ils pointent aussi l’importance de l’audimat et de ses enjeux pécuniaires. Plus encore quand le temps devient l’unique thème de chaînes spécialisées, comme c’est le cas, par exemple, de la payante Chaîne Météo française qui émet depuis 1995. Dans cette logique, le temps n’est pas seulement de l’argent. C’est un marché et, qui mieux est, un marché hautement concurrentiel. On ne l’apprend pas : monnaies et spectacles font bon ménage (Debord 1992).

Cela dit, d’autres fenêtres interprétatives méritent d’être ouvertes. Prenons, pour commencer, celle du choix des cartes. Le territoire national – la Corse désormais bien située à sa place dans la Méditerranée – y apparaît rapporté à trois dimensions successives. La première est hexagonale. Elle montre une France comme entité isolée, strictement distincte des pays voisins. Ce n’est pas que les vents (sauf quand ils sont radioactifs) s’arrêtent aux frontières, mais le contraste du jaune et du bleu, couleurs à peu près opposées, cercle le dedans et le dehors. Au-delà des limites hexagonales, il n’y a rien. C’est d’autant plus étrange que, chaque jour, des millions de Français, travailleurs frontaliers ou touristes franchissent la frontière pour se rendre dans les régions voisines. La seconde présente le pays dans son contexte ouest-européen et atlantique. Elle est la dimension des vents, celle qui situe le pays dans le champ explicatif de ses prévisions. La référence aux îles tropicales françaises, troisième dimension évoquée, rappelle que la France est un pays mondial, en particulier sous les tropiques, de l’Atlantique au Pacifique. Les repères spatiaux essentiels sont ainsi posés. Si la France est un pays de taille relativement modeste, sa présence est pourtant planétaire, ne l’oublions pas et n’oublions pas les français d’Outre-Mer. Question de citoyenneté et d’appartenance ? Ils font pleinement partie du peuple français et, à ce titre, sont intégrés aux programmes prévisionnels. Au passage, cela permet aux habitants mobiles d’être informés sur les conditions météorologiques à leur arrivée. Bref, la continuité territoriale est assurée. Ce n’est donc pas une France partie prenante de l’Union européenne, mais plutôt une France nostalgique de son empire qu’on nous montre.

Cela dit, et de manière beaucoup plus implicite, d’autres messages passent. La météorologie scientifique l’emporte désormais sur le « doigt mouillé », autrement dit sur des formes de prédictions plus intuitives et ancestrales à la fois. Elles reposaient sur une longue présence dans les lieux, elle-même soutenue par une cohorte de proverbes hérités des sociétés rurales aux odeurs de paille, sympathiques certes mais au final assez peu fiables. Le bon sens paysan au défi, en quelque sorte. Et si la science l’emporte, c’est peut-être aussi parce que ces formes de « savoirs », aux limites des croyances, ne sont plus portées que par une fraction minoritaire de la population. Bref, le bulletin météorologique s’adresse désormais à une France urbaine. Pas seulement aux Français des villes, mais aux habitants urbains qui, selon des degrés variables certes, font le pays. Ainsi, les transformations du bulletin météorologique réfléchissent une bonne part des transformations du pays en particulier, et tout au long du second XXe siècle, l’avènement d’une France urbaine et mobile. D’où ce qui suit.

Sans doute pour introduire une dimension sensible dans un discours marqué par une rationalité un peu sèche, vous aurez remarqué la présentation de photographies qui illustrent le temps qu’il a fait. Et cela n’est sans doute pas anodin. Il s’agit, certes, de mettre des images sur des mots et, ainsi, d’associer les deux afin, en bouclant le discours, d’en assurer l’incontestable crédibilité. Négligeons au passage l’intention apologétique qui, soufflée par ces images, « spectacularise » la France comme pays de toutes les beautés. Car ce dont il s’agit va sans doute au-delà : dans un geste qui était déjà celui des romantiques, l’alliance du beau et du vrai (Lazzarotti 2002), celle d’une raison que confirme et que décuple l’émotion. De ce point de vue, le bulletin joue sur les ombres d’une émotion d’autant plus magique (Sartre 1995) que les mots, virevoltants, de la présentation, l’enrobent brillamment. Et si, au cœur de la plus indiscutable des rationalités, se nichaient les bribes d’autres discours ?

L’une d’entre elle serait, photographies à l’appui, la production d’une image de la France : belle et rurale, vide aussi, faut-il s’en étonner ? Mais il y a autre chose. Le temps se gâte-t-il ? Les images catastrophiques s’enchaînent alors. La nature est hors contrôle. Elle « reprend ses droits ». Avant, il y aura eu les « alertes » et leurs quatre niveaux de vigilance portant sur huit phénomènes. Ils vont du chaud et du froid aux « vagues submersion » sur les côtes quand les forts vents se combinent aux grandes marées de vives eaux. Ces bulletins spécifiques ont une très grande utilité en matière de prévention, bien évidemment. Mais une question se pose tout de même : participent-ils à responsabiliser les habitants ou produisent-ils leur infantilisation, par délégation de vigilance si l’on peut dire. La météorologie, science urbaine, s’est-elle substituée aux savoirs ancestraux, désuets en matière de prédiction, mais parfois utiles en termes de savoirs acquis et de mémoires des lieux ? Alors, certes, les changements climatiques modifient les dimensions des phénomènes et, dans ce cas, la prédiction de ce qui n’a jamais eu lieu est une forme d’impératif. Mais il ne s’agit pas que de cela. Ce qui est en cause est aussi une amnésie, collective autant que singulière. Un oubli, en matière de catastrophe par exemple, de ce qui a déjà eu lieu. De ce point de vue, les auteurs du rapport rédigé en 2010 par le groupe Submersions à l’adresse de la commission d’enquête parlementaire et sénatoriale et consacré aux dégâts de la tempête Xynthia (2010) pointe les conséquences désastreuses d’une « amnésie collective, productrice de vulnérabilités ». Ainsi, le bulletin météorologique viendrait se substituer à cette forme d’autonomie des habitants qui repose sur l’acquisition et le stockage de connaissances vécues et leurs transmissions de générations en générations : capital spatial ? Tel est, peut-être, le prix à payer des bouleversements sociétaux contemporains, ceux d’une France vue des villes avec sa propre conception de la « nature », de ce qui la fait et de comment on l’éprouve. Ou du comment doit-on l’éprouver ?

Ce prix pourrait avoir un autre coût. Il est celui de la norme ou, plus exactement, de la mise aux normes des habitants et habitantes. Les alertes, en effet, ne sont pas que des mises en garde. À l’occasion, quitte à jouer sur quelques peurs bien ancestrales quant à elles, elles contiennent des incitations plus ou moins fermes à se comporter de telle ou telle manière. À ne pas aller ici ou là, à ne pas faire ceci ou cela, etc. Et les argumentaires, notons-le aussi, s’appuient sur de tragiques imprudences : que ne ferait-on, parfois, pour, tel un héros intrépide, assister au fracassant tourbillon des vagues en furies ? Et, derrière tout cela, des hommes et des femmes encore, intrépides sauveteurs… et, avec elles et eux, toute la société. Voici donc ce qui s’immisce : une forme de définition du « bon » habitant, avec ses « bonnes pratiques ». Attentifs aux bulletins, ils sont soucieux de s’y conformer et de respecter les consignes. Cela tranche avec les « mauvais » habitants. Dangereux pour eux-mêmes et pour les autres, ils transgressent, dans l’irresponsabilité, les annonces faites. Ni tout à fait blanc, ni tout à fait noir, que l’on soit d’accord ou pas du reste, le champ qui s’intercale est désormais celui du politique, à la fois dans ses manifestations et son projet. Si le « paysan-soldat » a formé le modèle d’habitant des État-Nations du XIXe siècle, l’habitant « re–naturé », habitante éco-responsable, est constitué en norme au début de XXIe siècle. Du reste, le choix de la conversion n’est pas donné à l’humanité. Son futur, imposé par une déréglementation globale – dont climatique –, devrait la submerger : prédiction ou prévision ? En attendant de le savoir, même quand il ne se passe rien, il se passe quand même quelque chose. Quelque chose que Chloé Nabédian n’a pas omis de signaler ce jour-là. Alors : alerte ? Panique ? Urgence ? Désormais, et même dans ce quotidien d’un jour historiquement lourd mais climatiquement ordinaire, les températures sont au-dessus des moyennes – entendons des normes – saisonnières. Bref, cette fois c’est bien sûr, au propre comme au figuré, le ciel va nous tomber sur la tête…

Car le futur implicite des bulletins météorologiques est bien écrit, et il ne fait pas de place à l’avenir. Dans ses répétitions exclusivement négatives, le temps qu’il va faire parle du climat qu’il fera. Et il n’est pas besoin d’avoir l’oreille absolue pour entendre la petite musique… Pom, popopom, pompom. Bonne nuit les petits !

Résumé

Emission très écoutée, sans doute aussi entendue, le bulletin météorologique murmure quotidiennement à l’oreille des téléspectateurs. Si le déroulé est strictement balisé et rôdé, si le propos semble anecdotique et uniquement circonstancié, il se peut tout de même que d’autres messages, plus politiques, s’immiscent, plus ou moins sourdement, dans les propos.

Bibliographie

CHABOT, Georges (1969). – Géographie régionale de la France. Paris, Masson & Cie, seconde édition, 1966, 430 p.

DEBORD, Guy (1992). – La société du spectacle. Paris, coll. Folio, 3e ed., 1967, 210 p.

LAZZAROTTI, Olivier (2002). – Le paysage, une fixation ? Cahiers de Géographie du Québec, vol. 46, n° 129, décembre 2002, p. 299-322

SARTRE, Jean-Paul (1995). – Esquisse d’une théorie des émotions. Paris, Hermann, L’esprit et la main, 1938, 68 p.

SCHMID, Heiko (2009). – Economy of fascination. Dubai and Las Vegas as themed urban landscapes. Coll. Urbanisierung der Erde, 11, Gebrüder Borntraeger Verlagsbuchhandlung, 272 p.

Notes

[1] Devenue « Météo-France » en 1994

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