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Résumé | Bibliographie | Notes

Sérendipité.

The Intricacy of Walking and the City.

La marche en ville bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt qui se manifeste par le renouvellement des politiques piétonnes dans de nombreuses villes du monde, notamment dans les zones centrales denses ou dans les « écoquartiers », et par la promotion des mobilités actives par les acteurs de la santé publique. Néanmoins, dans une époque où la métropolisation se caractérise par l’extension, l’hétérogénéité et la discontinuité croissantes des tissus urbains, la place des véhicules reste hégémonique dans l’espace public comme dans la conception ou l’entretien de la voirie.

Dans ce contexte contradictoire, les connaissances sur la marche restent fragmentaires et peu diffusées. La circulation des modèles et des « bonnes pratiques » s’appuie sur des expériences ponctuelles et non sur des évaluations de longue durée ou des enquêtes massives. Malgré l’importance des travaux pionniers depuis une quarantaine d’année, la marche reste relativement marginale dans les échanges scientifiques sur la ville. C’est pourquoi nous souhaitons réunir à l’occasion de ce colloque des chercheurs de tous horizons, qu’ils travaillent depuis longtemps ou depuis peu sur le sujet.

 Pour expliquer pourquoi elle n’a pas réussi à prendre plus de place dans la recherche et dans les politiques urbaines, nous inviterons à explorer l’hypothèse que l’intrication de la marche dans la ville la rend paradoxalement omniprésente et invisible. Moyen d’accès élémentaire aux services ou aux aménités, agent de liaison entre les modes de transport véhiculaire et entre les tâches programmées, micro-rouage au sein des macro-rouages de l’organisation personnelle et collective, la marche est d’autant plus essentielle qu’elle est moins valorisée, son extrême banalité dans la vie des individus lui donnant un caractère diffus et trivial.

La question des formes et conséquences de cette intrication offre donc le cadre général au sein duquel nous invitons les chercheurs à présenter leurs méthodes et résultats de recherche. Il s’agit de prendre la mesure de l’importance de la marche dans le fonctionnement urbain, non seulement dans une variété de conditions physico-biologiques, mais aussi et inséparablement dans une variété d’interactions sociales, de représentations culturelles, de motivations individuelles et collectives, de situations historiques qui peuvent être déclinées entre autres dans les questions suivantes :

A)     L’intrication soulève la question des liens ou signaux « faibles » ou furtifs auxquels la recherche doit prêter une attention spéciale pour ne pas être subjuguée par les éléments « lourds » que sont la morphologie urbaine, les infrastructures et statistiques de transport, voire l’industrie de la chaussure… Cela est-il permis par les notions de prégnance, de prise ou d’affordance, d’adhérence et d’accessibilité universelle, ou d’espace partagé ?

B)    Quelle place à l’intentionnalité dans la marche ? Dans la plupart des cas, elle apparaît comme lien entre les activités, “sans intention” propre, instrument invisible de réalisation d’une intention principale : aller chercher du pain ou les enfants à l’école, rendre visite à un voisin ou à un médecin, se rendre à l’arrêt de transport en commun ou au stationnement de la voiture, traverser une gare, etc. La marche offre aussi un lien sous-jacent entre les transports véhiculés et à l’intérieur de chacun d’eux : comment ces relations varient-elles selon les modes de transport et les types d’espaces, de population et de motivation ?

C)    Quelles sont les relations entre mobilité pédestre et valeurs ? Quels sont les systèmes de valeur que l’on peut associer à la marche : financier ? Écologique ? Culturel ? Politique ? Quelles sont les contradictions entre ces systèmes ? Quelles sont les formes de résistance aux valeurs imposées ? Comment renouveler l’approche de la sédentarité et de l'(im)mobilité ? La marche peut-elle apparaître comme la condition ou le résultat de l’émergence d’une ville post-fonctionnaliste, résiliente, ou post-pénurie ?

D)    Des approches économiques de la marche sont-elles possibles ? À quelles échelles ? En particulier, quelles sont les externalités positives et négatives des mobilités urbaines pédestres ? Peut-on parler d’offre et de demande ? Quel rôle joue la marche dans les pérégrinations commerciales, dans le tourisme urbain ? Comment l’économie de la promenade s’imbrique-t-elle dans la marche urbaine ?

E)     Le recours à la marche apparaît fortement déterminé par des conditions environnementales complexes. Comment décrire l’interdépendance entre des déterminants matériels (absence, discontinuité ou mauvaise qualité des cheminements, trottoirs, traversées, signalisations, éclairages etc.), des déterminants sociaux (crainte de la circulation routière, phobies de la solitude ou de la foule, harcèlement sexuel ou policier, racisme, délinquance) et des déterminants individuels (image de soi, représentation de la marche comme fatigante ou plaisante, capacité à adapter son habillement, son équipement et son comportement, etc.).

F)     La marche offre-t-elle un rapport spécifique à l’urbanité et à l’urbain ? Rapports à autrui, rapports à d’autres dispositions du corps, notamment avec l’institution historique de la promenade ou avec la question de la foule ? La marche peut-elle permettre de redéfinir le rythme urbain ? Comment ces deux types de rythme s’entremêlent-ils ? Quel rôle joue-t-elle pour l’individu hypermoderne ?

Cette liste de questions n’est pas limitative, et le conseil scientifique examinera avec intérêt toutes les propositions qui soulèvent d’autres problèmes. Nous accorderons une attention particulière aux communications proposant:

·         un bilan critique des données et méthodes existantes pour approcher ou mesurer la marche en général, et la marche en ville en particulier ;

·         une étude portant sur des espaces urbains moins étudiés que les quartiers centraux, denses, anciens, bien équipés et fréquentés (notamment les espaces périurbains, les zones d’activités, les infrastructures) ;

·         une perspective comparative, soit à l’intérieur d’une agglomération urbaine, soit entre plusieurs agglomérations, soit entre différentes aires culturelles, etc.

·         une approche multiscalaire permettant de rendre compte de l’activité de marche urbaine dans les différents rapports à ce qu’elle relie ou dans les relations entre corps biologique et corps social ;

·         une mise en perspective précise sur des évolutions historiques et/ou anthropologiques de la marche en ville ;

·         l’analyse d’expériences de recherche-action ou de recherche appliquée en partenariat entre des chercheurs et des acteurs opérationnels ou de la société civile ;

·         la mise en œuvre d’une méthodologie qui renouvelle les approches existantes et en montre les limites ;

·         la présentation de technologies innovantes, ou l’utilisation innovante de technologies existantes, mettant en relation l’observation de la mobilité avec l’activité pédestre ; l’accent pourra être mis sur les interactions ou les liens tissés par le marcheur avec son environnement hautement dynamique

·         un réencastrement dans leur contexte social, économique ou politique des technologies qui accompagnent les marcheurs ou dont dépendent les acteurs opérationnels ou les chercheurs.

 
Les propositions de communication.

Le processus de soumission et de communication avec les auteurs se fera exclusivement par voie électronique.

Soumission d’un résumé anonyme de 5000 à 10.000 signes (espaces compris), dans une des langues suivantes : Anglais – Espagnol – Français.

Le résumé doit comporter un titre et préciser :

–        dans quel champ de connaissances existantes la proposition affirme apporter du nouveau ?

–        quelle est la question scientifique spécifique qui sera discutée dans la communication ?

–        à partir de quel contexte et de quelles données factuelles se construit la démonstration ou l’argumentation ?

–        quelles sont les principales conclusions de la communication ?

Site de soumission : https://sites.google.com/site/2015intricacywalkingcity/

Évaluation et sélection des propositions.

Les propositions seront soumises pour avis indépendant à un minimum de deux évaluateurs membres du comité scientifique (une expertise extérieure pourra être demandée lorsque la spécialisation d’une proposition l’exige). A partir de la présélection des propositions de la meilleure qualité par le comité scientifique, le comité d’organisation composera le programme des sessions et opérera la sélection finale en veillant à ce que les auteurs retenus représentent une diversité de postures scientifiques, d’origines géographiques, de générations et de sexes.

 Le colloque.

Chaque communication durera 15 minutes, suivie de 15 minutes de questions et réponses. Toutes les communications devront être présentées en anglais (pas de traduction simultanée) afin de permettre des discussions intégrant tous les participants.

Nous prévoyons 5 sessions d’une demi-journée comportant chacune approximativement 5 communications (cette organisation peut évoluer en fonction du nombre et de la nature des propositions reçues). Une sixième session sera consacrée à une rencontre des participants au sujet des collaborations internationales à envisager, et à une table ronde avec des acteurs opérationnels et de la société civile.
La durée totale prévisionnelle du colloque est de trois jours. Pour promouvoir une éthique où l’écoute est aussi importante que la parole, nous demandons aux intervenants de prévoir d’être présents à toutes les sessions du colloque. Celui-ci se déroulera à la Cité Descartes de Marne-la-Vallée. Des activités annexes (marches, réunions, dîners) sont susceptibles de se dérouler ailleurs dans l’agglomération parisienne.
 Le colloque fait partie du programme d’une semaine de conférences, séminaires et symposiums, organisée par le Labex Futurs Urbains de l’Université Paris-Est (http://www.futurs-urbains.fr).

 
Prise en charge financière pour les auteurs de communications retenues.

·         pas de frais d’inscription ;

·         hébergement en hôtel avec petit déjeuner prévu pour quatre nuits pour un auteur par communication ;

·         trois repas de midi et un repas du soir sont pris en charge par l’organisation du colloque ;

·         un passe de quatre jours sur le réseau de transports en commun francilien

Les frais de déplacement entre Paris et la ville d’origine, ainsi que le reste des frais de séjour, sont à la charge des intervenants, auxquels l’organisation remettra des attestations pour les appuyer dans leurs démarches vis-à-vis d’autres organismes de financement. A titre exceptionnel, l’organisation du colloque pourra rechercher des moyens d’offrir un appui à des auteurs se trouvant dans des pays qui ne peuvent offrir de soutien financier au déplacement.

 
Publication (2015).

Après le colloque, sera constitué un comité éditorial pour un ouvrage collectif à constituer à partir des communications présentées. Ce comité proposera aux auteurs des modifications de leur communication pour élaborer un ouvrage de la plus grande qualité possible, à publier en partenariat entre le Labex Futurs Urbains et une maison d’édition anglaise.

Dates-limites.

NOUVEAU ! 30 septembre : clôture de la soumission des propositions

31 octobre : publication de la liste des propositions retenues

21 novembre : réception des titres et résumés définitifs

15 décembre : diffusion du programme

21-23 janvier 2015 : colloque

Conseil scientifique (présidence : Jean-Paul Hubert, IFSTTAR/AME, France)
J.M. Auberlet (IFSTTAR/COSYS, France), P. Berenstein-Jacques (U. Federal de Bahia, Brasil), J. Čarský (Technical U. Prague, Czech Republic), S. Chardonnet (ENSA Paris-Malaquais, France), H. Charreire (UPEC, France), M.-S. Cloutier (INRS, Canada), M. Colleoni (U. Milano Biccoca, Italia), B. Faivre d’Arcier (U. Lyon, France), L. Gemzøe (Gehl Architects, Danemark), S. Gonzalez Arrellano (UAM, Mexico), M.A. Granié (IFSTTAR/TS2, France), V. Henshaw (U. Sheffield, UK), S. Hodge (U. Exeter, UK), A. Jarrigeon (UPEM, France), L. Kisgyörgy (U. Budapest, Hungary), A. Loukaitou-Sideris (UCLA, USA), D. Marchand (CSTB, France), J.M. Oppert (AP-HP, France), A. Piombini (U. Strasbourg, France), N. Saunier (Polytechnique Montréal, Canada), P.O. Schut (UPEM, France), G. Simon (UPEM, France), J. Torres (U. Montréal, Canada).
 
Comité d’organisation (coord. : Jérôme Monnet, UPEM, France)
Groupe « Mobilités Urbaines Pédestres » du Labex Futurs Urbains (F. Guérin, E. Hernandez, J.P. Hubert, B. Pradel, J. Roussel), G. Capron (UAM, México), K. Vasilikou (U. Kent, UK).
Contact : mu.pedestres@laposte.net

Résumé

La marche en ville bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt qui se manifeste par le renouvellement des politiques piétonnes dans de nombreuses villes du monde, notamment dans les zones centrales denses ou dans les « écoquartiers », et par la promotion des mobilités actives par les acteurs de la santé publique. Néanmoins, dans une époque où ...

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