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Résumé | Bibliographie | Notes

Sérendipité.

Machiavel en actes.

Quentin Skinner, Machiavel, 2001.

Image1« Comment le comprendrait-on ? » se demandait déjà Maurice Merleau-Ponty dans ses Notes sur Machiavel [1]. « On s’accommoderait d’un cynique qui nie les valeurs ou d’un naïf qui sacrifie l’action. On n’aime pas ce penseur difficile et sans idole ».

[2] nous rappellent que nous n’en avons pas fini avec Machiavel, et que les images contradictoires de « Machiavel-le-Meutrier » (Shakespeare), du « philosophe de la liberté » (Quentin Skinner) ou de celui que Jacob Burckhardt appelait « le plus grand architecte politique de l’Italie » sont toujours objets de réflexions et d’analyses.

Sélection de quelques nouveautés et commentaires récents : chez Kimé, La violence et la loi. L’originaire du politique chez Machiavel et Montaigne, par Thomas Bern ; au Puf, un travail dirigé par Michel Senellart et Gérald Sfez : L’enjeu Machiavel ; au Puf encore, une analyse de L’historiographie politique de Machiavel. Enjeux philosophiques par Thierry Menissier. De nombreuses traductions et des appareils critiques de qualités sont accessibles en poche, mais la traduction de référence du Prince est désormais celle de Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini [3], aux Puf. Les classiques sont toujours des fondations solides pour lire et relire Le Prince, les Discours, ou les Histoires florentines : les Notes sur Machiavel de Merleau-Ponty demeurent essentielles ; et Claude Lefort reste indispensable pour montrer en quoi, malgré les interprètes qui s’acharnent à sauver Machiavel du machiavélisme, celui-ci reste « le nom de la politique en tant qu’elle est le mal », alors que celui-là « ne peut justement être [compris] que si nous restons dans l’espace de l’œuvre [4] ».

Une approche de Machiavel par « l’illocution ».

C’est justement dans l’espace de cette œuvre, dans cette volonté de comprendre le sens initial du texte, que se déploie la présentation de Quentin Skinner. Ecrivain brillant et éclectique, professeur d’histoire et de sciences politiques à l’université de Cambridge, Skinner a écrit aussi bien sur les fondements de la pensée politique moderne, que sur la pensée libérale ou la vie et l’œuvre de Machiavel (voir en fin d’article la liste de ses principaux ouvrages et les références de quelques articles importants). L’ensemble de ses textes est traversé par une question méthodologique centrale : « qu’est-ce que l’auteur, en écrivant à l’époque où il écrivait et compte tenu du public auquel il souhaitait s’adresser, pouvait, concrètement, avoir l’intention de communiquer en énonçant ce qu’il énonçait ? [5] » Commentant cette affirmation, Michel Plon, dans sa postface à la réédition du Machiavel de Skinner, relie la question de la recherche de l’intentionnalité chez Skinner aux travaux de John L. Austin [6] sur les énoncés performatifs. Et en particulier sur ce qu’Austin appelle « le niveau de l’acte d’illocution […] [qui] consiste à rendre manifeste comment ce que l’on dit (ou écrit) doit être compris en un moment donné […]. A partir de ces données théoriques, Quentin Skinner élabore une herméneutique dont la règle générale consiste à retrouver la force illocutoire d’un texte, c’est à dire à la fois ce que l’auteur voulait faire entendre et son degré de réussite » [7]. C’est cette entrée dans l’œuvre de Machiavel qui va permettre à Skinner de définir ce qu’il appelle « la révolution machiavélienne » (p. 55).

Ce qu’est cette « révolution », Skinner l’annonce clairement dans la préface à cette nouvelle édition : « Je continue de penser que Machiavel est avant tout le porte parole d’une forme néoclassique de la pensée politique humaniste. Plus précisément encore, je dirai qu’on ne peut véritablement saisir l’originalité et le caractère innovant de sa pensée politique qu’à la considérer comme un ensemble de réactions polémiques – parfois même satiriques – à l’égard de ces valeurs humanistes dont-il était l’héritier et auxquelles, fondamentalement, il continuait de souscrire » (p. 7-8).

La « révolution machiavélienne ».

« Comment le comprendrait-on ? » Répondre à cette question pour Skinner c’est donc tout d’abord rechercher le sens de l’œuvre au plus près de Machiavel.

« Nous entendons parler de [Machiavel] pour la première fois […] en 1498, l’année de la chute du régime dirigé par Savonarole, le prieur Dominicain de San Marco, dont les sermons prophétiques avaient dominé la politique florentine durant les quatre années précédentes. Savonarole fut déclaré hérétique et arrêté au début du mois d’avril de cette année 1498 : peu de temps après cette arrestation, le Conseil de la ville commença à révoquer ceux qui étaient demeurés ses partisans de toutes les positions gouvernementales qu’ils occupaient. Parmi ceux qui perdirent ainsi leur emploi se trouvait Alexandro Braccesi, le chef de la seconde chancellerie. Dans un premier temps, son poste demeura vacant. Au bout de quelques semaines cependant, le nom presque inconnu de Machiavel fut avancé comme celui d’un remplaçant possible. Il avait alors tout juste vingt neuf ans, et semblait n’avoir aucune expérience en matière d’administration. Sa nomination fut néanmoins ratifiée sans difficulté apparente, et, le 19 juin, le grand conseil le confirma dûment dans son poste de second chancelier de la république de Florence ». (p. 17)

Insistance sur le récit, sur le déroulement séquentiel, sur l’intrigue et le contexte qui seuls peuvent permettre de « retrouver […] [l’]identité historique » (John Dunn). Comment expliquer que cet inconnu de Machiavel soit nommé au poste de second chancelier ? Florence, au moins depuis 1375 et la nomination de Coluccio Salutati comme Chancelier, confie souvent les responsabilités politiques de la ville aux humanistes les plus éminents. « L’adhésion croissante des Florentins […] [à] ces idéaux permet de mieux comprendre pourquoi Machiavel […] fut recruté à un poste qui impliquait d’importantes responsabilités dans l’administration de la République (p. 18-19). Durant quinze ans, de 1498 à 1512, Machiavel est le diplomate zélé de Florence : les missions se succèdent auprès de César Borgia, du pape Jules 2, de Louis 12 et de l’empereur Maximilien. Mais la chute du régime républicain en 1512 est aussi la chute du diplomate. Il est révoqué par les Médicis de nouveau au pouvoir à Florence, on lui interdit de quitter le territoire, il est même torturé après des soupçons de collusion dans une conspiration contre les Médicis. Il se retire dans une propriété près de Sant’ Andrea et « à partir de ce moment, c’est comme observateur et non plus comme acteur que Machiavel, pour la première fois, commença à considérer la scène politique » (p. 42). Revenir aux affaires en prouvant son utilité aux Médicis : voilà l’origine du Prince. Echec. A partir de 1514, Machiavel se considère désormais, non plus comme un diplomate, mais comme un homme de lettre : écriture d’une comédie (La madragore, 1518), participation aux réunions des lettrés dans les jardins de Cosimo Rucellai, écriture de textes politiques (L’art de la guerre, 1520 et surtout les Discours sur la première décade de Tite Live, 1519-1520). Entre 1520 et 1526, il obtient enfin « ce qu’il avait toujours sollicité, le parrainage du gouvernement des Médicis » (p. 121). Machiavel est chargé par le cardinal Giuliano (le futur pape Clément 7) d’écrire l’histoire de Florence. Ironie de l’histoire, la restauration de la République en mai 1526 aurait dû sonner l’heure du triomphe de Machiavel. Mais discrédité par ses liens avec les Médicis, il n’obtient aucun poste officiel.

« Entouré de sa famille et de ses amis, Machiavel mourut le 21 juin [1527], et fut enterré le lendemain à Santa Croce […]. Comme nous le rappelle fièrement l’inscription gravée sur la tombe de Machiavel : “aucun éloge n’atteindra jamais la grandeur de ce nom” » (p. 134).

Notre compréhension de Machiavel doit donc venir de là, et même se tenir là. De Machiavel, il ne s’agit pas de dire qu’il est né, qu’il a vécu et qu’il est mort. Au contraire, chaque explication que propose Skinner de la pensée de Machiavel, n’a de sens que par rapport à un moment précis, à un contexte précis de l’histoire de Florence et de l’Italie, ainsi que de l’histoire personnelle de Machiavel. Il ne s’agit pas de bibliographie intellectuelle, il s’agit de faire apparaître ce qui rend nécessaire, ou au moins possible, à un moment donné, une certaine forme de discours et de pensée. On reconnaît là certains principes – et certains seulement – de l’archéologie du savoir, et Skinner pourrait écrire avec Foucault qu’il « essaie de prendre le discours dans son existence manifeste » [8]. C’est cette approche du texte qui permet à Skinner d’être le plus original. Analysant de très près les textes de Machiavel, il fait apparaître à la fois les racines humanistes de son discours, mais aussi la manière dont celui-ci rompt avec cette tradition et cette vision du monde : la « révolution machiavélienne ». Un exemple. Analysant certains passages des Histoires florentines, Skinner montre comment

« selon la règle cardinale que des humanistes avaient apprise de leurs maîtres antiques, l’historien devait accorder toute son attention aux hauts faits des ancêtres pour encourager ses contemporains à imiter leurs actions les plus nobles et les plus glorieuses […]. C’était d’abord ce goût pour le panégyrique, censé caractériser le travail de l’historien, que les humanistes de la Renaissance avaient retenu de leur étude de Tite-Live, de Salluste et de leurs contemporains. On en trouve un exemple remarquable dans l’exposé des buts de l’histoire que contient la dédicace de l’Histoire du peuple florentin que le chancelier Poggio Bracciolini acheva dans les années 1450 […]. Il ne fait aucun doute que Machiavel connaissait parfaitement cet aspect de l’historiographie humaniste, puisqu’il se réfère avec admiration au travail de Poggio dans la préface de ses propres Histoires florentines […]. Mais c’est au moment même où il se soumet avec tant de sérieux aux normes de l’approche humaniste qu’il bouleverse soudainement toutes les espérances qu’il avait fait naître. Au début du livre 5, […] [il] opèr[e] un renversement complet par rapport à ce qui avait été dit précédemment de l’objet de l’histoire[.] [A]u lieu de raconter une histoire « qui enflamme les hommes libres du désir d’imiter les anciens », il aspire à « leur apprendre à éviter et à arracher de leur cœur cette lâcheté contemporaine […] » (p. 124-126).

Se considérant comme « un témoin neutre […] [s’absten[ant] d’utiliser des critères modernes » (p. 134), Quentin Skinner veut montrer comment, partant « des origines humanistes », tirant les « leçons de la diplomatie », faisant subir à « l’héritage classique » une « révolution machiavélienne » (sous titres des pages 17, 34, 46 et 55), Machiavel devient le « philosophe de la liberté » (p. 79).

« Machiavel exprime son point de vue en parodiant à nouveau les valeurs de l’humanisme classique. Cicéron avait déclaré, dans les Devoirs, que “certains actes sont soit si répugnants, soit si abominables qu’un homme sage ne les commettra pas, même pour sauver son pays”. Machiavel rétorque que pour ce qui est de la patrie, “s’il s’agit de délibérer de son salut”, il est du devoir de tout citoyen de reconnaître qu’“il ne doit être arrêté par aucune considération de justice ou d’injustice, d’humanité ou de cruauté, d’ignominie ou de gloire. Le point essentiel qui doit l’emporter sur tous les autres est d’assurer son salut et sa liberté” » (p. 88-89).

Une approche importante. Mais une approche parmi d’autres.

Quentin Skinner atteint-il vraiment ses buts ? Nous refermons son livre, après la disgrâce finale et la mort de Machiavel le 21 juin 1527, avec une impression mitigée. Bien sûr, Skinner nous convainc de l’importance de son approche de l’œuvre par l’illocution ; bien sûr, « la révolution machiavélienne », cette rupture avec l’héritage classique de l’humanisme fondé sur les principes et non sur les processus, violents parfois, de formation de la loi, nous apparaît avec cette force terrible qui a effrayé les lecteurs du Prince et des Discours ; bien sûr, rejoignant ici Merleau-Ponty, Skinner nous montre que, sous le nom de virtù, Machiavel « décrit […] un moyen de vivre avec autrui […] [quand] la férocité des origines est débordée, quand, entre l’un et l’autre, s’établit le lien de l’œuvre et du sort commun » [9].

Comment comprendre Machiavel ? Sans doute pas en analysant son œuvre à partir d’une perspective unique. Malgré la qualité de l’ouvrage de Skinner, la méthode qui consiste à approcher un auteur avec une seule méthode, l’idée que l’on peut faire apparaître l’essentiel d’un discours à partir d’un seul point de vue, d’un seul angle d’attaque, paraît limitée. Peut-on également se prétendre « témoin neutre » ? L’historien qu’est Quentin Skinner peut-il faire l’impasse sur l’ensemble de la réflexion sur les objets et les opérations historiques, sur ce qu’est « faire de l’histoire » [10] ?

« L’historien se doit avant tout d’être un témoin neutre et non un juge féroce. Je me suis efforcé de procéder ainsi, tout au long de ce livre. J’ai tenté de retrouver le passé pour le confronter au présent, en m’efforçant de m’abstenir d’utiliser des critères modernes, critères nécessairement éphémères et limités, pour valoriser ou déprécier de passé » (p. 134).

Les deux points méthodologiques que Quentin Skinner défend sont bien sûr fortement liés. Tenter de retrouver dans le texte comme dans le contexte ce que Machiavel voulait réellement dire à l’époque où il énonçait ce qu’il énonçait, suppose de défendre la possibilité d’être un témoin neutre et d’échapper à la surdétermination du questionnement historique par la société, d’échapper à l’ordre du discours. Dans ce cadre l’effort de Skinner est essentiel : tenter de retrouver Machiavel dans et par Machiavel est une entreprise originale. Mais ce qui étonne c’est que cet effort est présenté ici comme le seul possible, comme la seule et unique façon d’accéder à Machiavel, en oubliant que l’opération historique est aussi « une lutte contre l’optique imposée par les sources » (Paul Veyne [11]).

Michel de Certeau nous disait, il y a près de trente ans, que « du rassemblement des documents à la rédaction du livre, la pratique historique est tout entière relative à la structure de la société » [12]. Soixante-dix ans après Horkheimer et sa distinction entre les points de vue de la théorie traditionnelle [13] (les analyses qui appartiennent à un présent historique, mais sans en tirer les conséquences) et les points de vue de la théorie critique (les analyses où, selon l’expression de Hannah Arendt, « le présent éclaire son propre passé » [14]), Skinner peut-il vraiment croire que ses critères ne sont pas ceux du présent ? Si l’insistance sur la méthode illocutoire est particulièrement intéressante, elle ne doit pas conduire à oublier « comment on écrit l’histoire » [15].

Dans un récent dossier du Magazine Littéraire consacré à Machiavel, Gérard Sfez pose la question ainsi : « N’y a-t-il pas […] concernant la lecture de Machiavel, dans l’abus opérationnel du rappel historique à l’ordre du contexte, une manière de noyer la difficulté […]? » [16]. Gérard Sfez rappelle aussi que Merleau-Ponty n’avait pas dit autre chose, quand, dans Le visible et l’invisible et à propos de Machiavel justement, il expliquait qu’« une philosophie, comme une œuvre d’art, c’est un objet qui peut susciter plus de pensées que celles qui y sont « contenues » […] qui garde un sens hors de son contexte, qui n’a même de sens que hors de son contexte ».

En fin de compte, on peut se demander avec Claude Lefort, si on a « atteint le sens de l’œuvre quand on a dit quelle avait une fonction ? » [17]. C’est sans doute le principal danger de cette approche unique par l’illocutoire : « enfermer la pensée machiavelienne dans les limites d’un cadre social où s’épuiserait sa signification » [18].

Résumé

« Comment le comprendrait-on ? » se demandait déjà Maurice Merleau-Ponty dans ses Notes sur Machiavel1. « On s’accommoderait d’un cynique qui nie les valeurs ou d’un naïf qui sacrifie l’action. On n’aime pas ce penseur difficile et sans idole ».Quentin Skinner et la « révolution machiavélienne ».Plusieurs publications récentes2 nous rappellent que nous n’en ...

Bibliographie

Références.

Les principaux ouvrages de Quentin Skinner :

Liberty Before Liberalism, Cambridge, Cambridge University Press, 1998 ; traduction française : La liberté avant le libéralisme, Paris, Seuil, 2000.

Milton and republicanism, Cambridge : Cambridge University Press, 1998, en collaboration avec David Armitage, et Armand Himy.

Reason and Rhetoric in the Philosophy of Hobbes, Cambridge, Cambridge University Press, 1996.

Philosophy in History : Essays on the historiography of philosophy, Cambridge, Cambridge University Press, 1995, en collaboration avec Jerome B. Schneewind, et Richard Rorty.

Great Political Thinkers : Machiavelli, Hobbes, Mill and Marx, Oxford, Oxford University Press, 1992.

The Return of Grand Theory in the Human Sciences, Cambridge, Cambridge University Press, 1994 (première édition en 1985).

Philosophy, Politics and Society, Oxford, Blackwell, 1979, en collaboration avec Peter Laslett, et Walter Garrison Runciman.

The Foundations of Modern Political Thought, Cambridge, Cambridge University Press, 1978, 2 volumes ; traduction française : Les fondements de la pensée politique moderne, Paris, Albin Michel, 2001 coll. L’évolution de l’humanité.

Sur les travaux de Quentin Skinner :

James Tully, Meaning and Context : Quentin Skinner and his Critics, Cambridge, Polity Press, 1988. On trouvera dans cet ouvrage plusieurs articles importants de, et sur, Quentin Skinner.

Autres ouvrages récents sur Machiavel.

Michel Bergès, Machiavel, un penseur masqué ?, Bruxelles : Complexe, coll. Théorie politique, 2000.

Gérald Sfez, Michel Senellart (dir.), L’enjeu Machiavel, Paris : Puf, coll. Collège International de Philosophie, 2001.

Notes

[1] Maurice Merleau-Ponty, « Notes sur Machiavel », Communication au Congrès Umanesimo e scienza politica, Rome-Florence, septembre 1949 ; repris dans Signes, Paris : Gallimard, 2001 [1960], coll. Folio essais, p. 343-364.

[2] Voir le dossier « L’énigme Machiavel » du Magazine Littéraire, avril 2001, p. 18-63 et particulièrement la bibliographie du dossier p. 63.

[3] Sur le site de l’Ens de Lyon, on peut trouver plusieurs articles de ces deux auteurs : Le site général sur Machiavel ; et Jean-Louis Fournel, Jean-Claude Zancarini, « La civilità à Florence au temps des guerres d’Italie : “âme de la cite” ou “espèce d’ânerie” » ? et Jean-Claude Zancarini, « République et Principat à Florence pendant les guerres d’Italie » .

[4] Claude Lefort, Le travail de l’œuvre Machiavel, Paris, Gallimard, 1986 [1972], coll. Tel, p. 66.

[5] Quentin Skinner, « Meaning and Understanding in the History of Ideas », in James Tully (ed.), Meaning and Context : Quentin Skinner and his Critics, Cambridge, Polity Press, 1988, p. 63.

[6] John Austin, Quand dire c’est faire, Paris, Seuil, 1970, coll. Points Essais ; traduit de : How to Do Things with Words, Oxford, Oxford University Press, 1962. Les distinctions entre « locutoire », « illocutoire » et « perlocutoire » sont développées à partir de la huitième conférence, p. 109 et suivantes. Voir aussi le Lexique, p. 180-182.

[7] Michel Plon, « Postface », Machiavel, p. 141.

[8] Michel Foucault, Dits et écrits, tome 1, 1954-1969, Paris, Gallimard, 1994, p. 772.

[9] Maurice Merleau-Ponty, op. cit., p. 348-349.

[10] Jacques Le Goff, Pierre Nora (dir.), Faire de l’histoire, 3 tomes, Paris, Gallimard, 1986 [1974], coll. Folio Histoire ; Michel de Certeau, « Faire de l’histoire », in Recherche de la science religieuse, tome 58, p. 481-520.

[11] Cité par Jacques Le Goff dans « L’histoire », in Université de Tous Les Savoirs (Utls), tome 3, Qu’est-ce que la société ?, Paris, Odile Jacob, 2001, p. 71.

[12] Michel de Certeau, « L’opération historique », in Jacques Le Goff, Pierre Nora (dir.), Faire de l’histoire, op. cit., tome 1, p. 32.

[13] Horkheimer, « La situation de la philosophie sociale et les tâches d’un Institut de recherche sociale » (1931), Théorie critique, Paris, Payot, p. 65-80 ; et « Théorie traditionnelle et théorie critique » (1937), Théorie traditionnelle et théorie critique, Paris, Gallimard, p. 15-90.

[14] Hannah Arendt, « Compréhension et politique », Esprit, juin 1980, p. 76 ; repris dans La nature du totalitarisme, Paris, Payot, 1989.

[15] Paul Veyne, Comment on écrit l’histoire, Paris : Seuil, 1979 (1971), coll. Points Histoire ; sur les thèmes de l’opération historique et de l’écriture de l’histoire on peut également consulter l’ouvrage d’Antoine Prost, Douze leçons sur l’histoire, Paris, Seuil, 1996, coll. Points Histoire.

[16] Gérard Sfez, « Machiavel par-delà bien et mal ? », Magazine Littéraire, n°397, avril 2001, p. 20-22.

[17] Claude Lefort, « Réflexions sociologiques sur Machiavel et Marx : la politique et le réel », Les Cahiers Internationaux de Sociologie, 1960 ; repris dans Les formes de l’histoire, Paris, Gallimard, 2000 (1978), coll. Folio Essais, p. 310.

[18] Ibid., p. 299.

Auteurs

René-Éric Dagorn

Historien et géographe, enseigne au lycée Jean de la Fontaine à Château-Thierry (Aisne) et à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Il prépare une thèse sur les diverses conceptions de la mondialisation dans les sciences sociales. Il est Rédacteur en chef d’EspacesTemps.net.

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