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Sérendipité.

L’illusion d’un passé retrouvé…

Présenté par Myriame Morel-Deledalle, Les pionniers de la photographie 1860-1910, 2002.

Image1Cet ouvrage se compose d’un petit fascicule d’une quarantaine de pages et de 48 vues photographiques de Marseille, prises entre 1860 et 1910. Le fascicule après une présentation de Myriame Morel-Deledalle, reprend les clichés et les accompagne d’une notice rapide et d’une citation d’un auteur connu, André Suarès, Edmond Rostand, Alphonse Daudet ou Jules Verne. Il est dommage que les citations soient si courtes, on ne peut qu’espérer que cela incite le lecteur (ou plutôt spectateur) à aller chercher les ouvrages originaux. Au début du fascicule, une double page présente la vue de Marseille vue de ballon de Hugo d’Alési et des numéros renvoient à l’emplacement des clichés dans la ville. Cette présentation est d’autant plus utile que beaucoup de ces rues ont disparus dans les transformations que la ville a connues depuis le début du 20e siècle.

Les photographes de ces premiers temps sont Jean Gileta, Camille Brion, dont on aimerait davantage connaître le parcours ; une grande partie des clichés est aussi due à des anonymes dont le musée de Vieux Marseille conserve les clichés. Les reproductions des clichés sont présentées dans leur intégralité mais aussi dans des agrandissements de détail, ce qui est une excellente idée notamment pour les détails du port avec les marchandises déchargées sur le quai, ou les magasins des vieilles rues (chapellerie ou autre), de vieilles affiches électorales subsistent sur les murs — celles de Chanot par exemple. Ces clichés sont ceux d’un temps révolu où la rue appartenait aux piétons, d’un Marseille populaire de la vieille ville. Les photographies présentées ne montrent pas les grands travaux de Marseille comme le faisait le travail d’Adolphe Terris, exposé il y a quelques années aux archives départementales des Bouches-du-Rhône ; commandité par les élites municipales, Terris proposait une vision systématique d’une ville médiévale en train de disparaître sous les changements haussmanniens. Ici, c’est une promenade sans but précis dans une ville populaire qui vit avec ses habitants dans leur activité quotidienne.

Enfin, ce qui fait la particularité de ce livre-objet, c’est la présentation sous forme de lutrin (et non pas lutin comme l’indique la lettre du service de presse…) qui permet d’exposer si on le désire les vues anciennes de la ville phocéenne. Cet ouvrage surfe sur la vague de la nostalgie qui a débuté il y a une trentaine d’années avec la redécouverte régulière d’anciennes vues de Marseille, datées surtout de la deuxième moitié du 19e siècle qui montrent la transformation complète de Marseille.

Il s’agit ici d’une collaboration éditoriale entre les Musées de Marseille et les Éditions Hors Du Temps (est-ce un changement dans la politique éditoriale des Musées de la ville ?), collaboration intéressante mais l’on peut regretter que les compétences et les connaissances des conservateurs n’aient pas été davantage exploitées avec un approfondissement de la présentation des clichés eux-mêmes.

Présenté par Myriame Morel-Deledalle, Les pionniers de la photographie 1860-1910, Marseille, Ed. Hors du Temps/Musées de Marseille, 2002. 39 pages. 45 euros.

Résumé

Cet ouvrage se compose d’un petit fascicule d’une quarantaine de pages et de 48 vues photographiques de Marseille, prises entre 1860 et 1910. Le fascicule après une présentation de Myriame Morel-Deledalle, reprend les clichés et les accompagne d’une notice rapide et d’une citation d’un auteur connu, André Suarès, Edmond Rostand, Alphonse Daudet ou Jules Verne. ...

Bibliographie

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Sérendipité.

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