Si aujourd’hui les figures de l’artiste et du scientifique sont clairement définies, et parfois aux antipodes l’une de l’autre, ce n’est en effet pas encore le cas à l’Âge Classique. De la Renaissance aux Lumières, l’Unité du Savoir est encore possible : hommes des Arts et hommes des Sciences, se rencontrent, échangent et collaborent pour la production et pour la création des savoirs et des arts. Souvent d’ailleurs, une seule et même personne s’illustre à la fois dans les deux domaines. Dürer fut mathématicien, et Rousseau, chimiste et botaniste. Ce sont ces rapports complexes entre Art et Science, du XVIe au XVIIIe, que l’exposition vous invite à explorer.
Une soixantaine de pièces remarquables – traités illustrés d’Art et de Science, abondante iconographie, objets artistiques et scientifiques (notamment les délicates et complexes œuvres de bois tourné de l’artiste Christian Burdet) – proposent un parcours, en cinq chapitres, au sein d’une Unité du Savoir qui nous est devenue étrangère.
L’exposition accompagne ainsi le séminaire international plurisciplinaire organisé sous la direction de Pierre-François Moreau et de Sandra Costa les 12 et 13 mai 2011 à l’Ens de Lyon et à la MSH-Alpes de Grenoble. L’objectif de ces manifestations est de contribuer à la compréhension des défis scientifiques et artistiques qui accompagnèrent la naissance d’une nouvelle vision du monde et d’une hiérarchie différente des savoirs, du XVIe au XVIIIe siècle. Les questions iconographiques, les pratiques de collections et les enjeux didactiques liés à l’Art et à la Science constituèrent alors les lieux privilégiés d’une nouvelle visio mundi pour laquelle la qualité esthétique de certaines réalisations scientifiques suggère leur appartenance au domaine de l’art, et vice versa.
L’exposition « L’unité du Savoir. Art et Science à l’Âge Classique » se tiendra dans le hall de la bibliothèque Denis Diderot du 12 mai au 15 juin 2011.
Illustration : Unité du Savoir. Art et Science à l’Âge Classique